Depuis plusieurs mois, toutes les organisations de la CFDT se mobilisent pour débattre de l’Europe. L’enjeu : faire prendre conscience de l’importance du scrutin et convaincre les salariés de se rendre aux urnes.

élections européennes 2019Les élections européennes se dérouleront en France le 26 mai, et il serait bon de faire mentir les sondages qui annoncent une très faible participation. Quoi qu’il arrive, la CFDT pourra dire qu’« elle a fait le job », selon les mots de Laurent Berger. Dans toute la France, des unions régionales, des unions départementales et des unions territoriales ont organisé ou programmé des débats de haut niveau sur les enjeux européens.

Les régions Pays de la Loire et Bretagne ont choisi de travailler main dans la main pour organiser des « cafés Europe » dans l’ensemble de leurs territoires et ainsi faire œuvre de pédagogie sur un sujet souvent difficile à appréhender. En Bourgogne-Franche-Comté, la CFDT a dédié une journée entière à cette question centrale.

Peser sur les décisions prises à Bruxelles

Les fédérations ne sont pas en reste. La CFDT-Métallurgie (FGMM) s’est intéressée à la meilleure manière de peser sur les décisions prises au sein de l’Union. « Vous devez demander des comptes à vos députés, y a plaidé Claude Rolin, député belge et ancien syndicaliste. C’est souvent au niveau national que l’on peut peser sur les décisions prises à Bruxelles. » Même tonalité à la Fédération nationale Construction et Bois (FNCB) avec l’un des exécutifs de sa fédération européenne venu éclairer les militants sur le travail si spécifique de lobbying mené dans les couloirs de Bruxelles pour défendre l’intérêt des salariés du secteur.

Dans chacun de ces rassemblements, la conviction européenne des militants CFDT est frappante. Si la critique est parfois virulente, personne ne remet en cause l’intérêt du projet européen ni ne tombe dans la facilité d’un discours prônant le retour des frontières comme solution à tous les maux de la mondialisation.

Refuser le mortifère repli sur soi

« La CFDT est fidèle à sa ligne d’indépendance. C’est aux citoyens de décider quel candidat répond à leurs préoccupations, rappelle Laurent Berger. Nous affirmons toutefois qu’il ne faut pas apporter sa voix aux candidats qui prônent une sortie de l’Europe ou qui se positionnent pour un retour en arrière. Et de manière très claire, nous affirmons qu’il faut rejeter l’extrême droite. »

À l’heure où les partis populistes ont le vent en poupe, rappeler l’importance de ce vote, traditionnellement peu mobilisateur en France, est une nécessité. « Le résultat des élections aura une incidence sur les politiques sociales qui pourront être menées dans l’Union, renchérit Yvan Ricordeau. L’une des premières missions du Parlement sera d’élire le président de la Commission européenne et de valider la candidature des commissaires. C’est un vrai pouvoir qui peut avoir des conséquences concrètes pour les salariés durant les cinq ans à venir. »

Bien décidées à obtenir des avancées sociales en Europe, les organisations syndicales, unies au sein de la Confédération européennes des syndicats, ont besoin de s’appuyer sur un Parlement constructif. « Il faut voter. Et voter pour l’Europe ! », insiste Laurent Berger.

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