Les groupes de travail concernant la revalorisation des personnels administratifs se poursuivent. Des perspectives se dessinent avec des premières annonces de requalification par concours mais on est toujours dans l'attente de chiffres globaux formalisant des engagements à long terme.
En janvier, une autre organisation syndicale se prévalait d’avoir la primeur d’informations et d’annonces sur les montants qui constitueraient l’enveloppe de la revalorisation. Pourtant, lors de la multilatérale de début mars et de ce début avril, le ministère indique qu’il est toujours dans l’attente des arbitrages financiers interministériels. Des portes s’ouvrent sur cette revalorisation avec notamment l’ouverture plus massive de concours, mais, seule, la somme globale des financements permettra de mesurer leur réelle portée.
Orientations annoncées et revalorisation
Le directeur général des ressources humaines a affirmé que le ministre est très attaché à la revalorisation des personnels administratifs. Celle-ci doit s’inscrire dans un plan pluriannuel à l’instar de ce qui est prévu pour toutes les catégories de personnels.
Deux volets sont envisagés pour effectuer une revalorisation des rémunérations des personnels. Le premier consiste en un plan de repyramidage des emplois. Le second consiste à revaloriser le volant indemnitaire.
Repyramidage de postes
Repyramider, cela signifie modifier les proportions de chacune des catégories d’emploi (A, B et C).
Avec 49% d’emplois de catégorie C, notre ministère est loin de la moyenne de la fonction publique d’État qui est de 33% (hors enseignants) dans cette catégorie.
La catégorie A, quant à elle, est en sous nombre.
Le ministère souhaite donc requalifier des postes et permettre aux agents en poste d’en bénéficier. On pourra ainsi modifier la répartition des emplois par catégorie.
Le ministère envisage d’augmenter le nombre de recrutements par concours, ce qui mécaniquement permet aussi d’augmenter le nombre de possibilités pour la liste d’aptitude et l’examen professionnel.
Le Sgen-CFDT est bien évidemment favorable à ces mesures qui permettrait de reconnaître à la fois :
- les compétences de nombreux agents,
- l’évolution des missions
- l’évolution des qualifications nécessaires pour les mener.
Tout le monde s’accorde à dire que depuis longtemps la quasi-totalité des agents de catégorie C n’ont plus de simples fonctions d’exécution. De même, de nombreux agents de catégorie B ont acquis des expertises voire exercent des fonctions d’encadrement mal reconnues. Parfois, on compense la sous-qualification d’un poste par le classement dans un groupe plus élevé de l’IFSE, mais cela ne peut se substituer à une évolution de carrière dans le corps adéquat.
Augmentation des recrutements dès cette année
L’augmentation des recrutements sera effective dès cette année pour les corps de catégorie B.
Dès 2021, doublement des recrutements de Saenes classe normale pour le concours EXTERNE soit 450 à l’EN et au total 478 (Éducation Nationale & Ens. Supérieur).
Et multiplication par 2,5 pour le concours INTERNE soit 590 postes en 2021 (Education Nationale & Ens. Supérieur)
Cette forte augmentation aura pour effet d’ouvrir des perspectives d’évolution et de revalorisation pour les Adjaenes et nous nous en réjouissons.
Le nombre de recrutement des IRA en 2022 (les contingents étant déjà fixés pour cette année) sera majorée.
Il sera porté à 120 en mars et 239 en septembre, soit plus de 300 emplois pour l’univers scolaire (à comparer aux 215 pour 2021). Le ministère envisage de prolonger cet effort pour les années 2023 à 2026.
Le Sgen-CFDT revendique un plan de requalification des emplois à la hauteur de celui actuellement en cours au ministère de l’Enseignement supérieur, la recherche et l’innovation. (4650 emplois requalifiés pour un nombre total d’agents quasi équivalent). Au delà de liste d’aptitude nous demandons également une augmentation des promotions par tableau d’avancement notamment pour le passage à Adjaenes P1.
Des métiers qui évoluent
Depuis le début des discussions, l’évolution de certains métiers est questionnée.
C’est le cas principalement de celle des adjoints gestionnaires. Les premières pistes parlaient de leur confier une part des missions de conseillers RH de proximité.
Il est désormais plutôt question d’intégrer à leur fonction une dimension RH pour être les acteurs d’une réponse de premier niveau. La RH de proximité revient en force dans toutes les propositions.
Le ministère souhaite que chaque agent puisse trouver des réponses à ses questions au plus près de son lieu de travail. Le ministère a aussi mis en avant une volonté de permettre aux agents exerçant des missions d’encadrement d’être mieux accompagnés, formés, tutorés...
Concernant les adjoints gestionnaire, le fait de requalifier en catégorie A l’ensemble de ces postes est aussi en question.
Lors de la réunion de ce mois d’avril, ce sont aussi les fiches métiers de gestionnaire expert ou coordonnateur en ressources humaines ou pour les examens et concours qui ont été proposées pour les inscrire pleinement en catégorie B.
Pour le Sgen-CFDT, au delà de la RH de proximité, c’est un travail sur les missions, les fonctions et les tâches liées à l’ensemble des types de postes qu’il faut conduire.
Car les missions évoluent pour tous. Cela est notamment dû aux évolutions, ou parfois à l’obsolescence, des applications numériques. L’arrivée d’Op@le, on le sait, viendra transformer le travail des services d’intendance.
Des déplacements de fonction peuvent aussi survenir, comme par exemple la gestion des aménagements des examens aujourd’hui prise en charge dans les EPLE ; la mise en place des services interacadémiques bouscule aussi les pratiques des personnels. Cela est peu mis en avant par le ministère.
Pour le Sgen-CFDT, tout cela nécessite des efforts pour que la formation des agents, l’accompagnement à leur prise de poste soient renforcées à tous les niveaux. Cela nécessite aussi que les organisations du travail soient questionnées et repensées en impliquant les agents.
Revalorisations indemnitaires
Le second grand volet des revalorisations annoncées consiste à revoir le montant de l’IFSE.
Lors des précédents GT, les premières pistes évoquaient de ne plus différencier l’IFSE des personnels logés et non logés. On se dirige aujourd’hui plutôt vers un rapprochement des montants ou tout au moins une limitation des écarts.
Pour le Sgen-CFDT, l’écart d’IFSE n’est pas justifié. En effet, la mise à disposition du logement est la compensation des astreintes que doivent effectuer les personnels tout au long de l’année. Il faut aussi noter que le logement étant considéré comme un avantage en nature, il entre dans le calcul des impôts des personnels. Cela peut avoir un impact financier qui n’est jamais considéré.
Le ministère annonce vouloir engager un rapprochement du montant de l’IFSE de l’éducation nationale des moyennes interministérielles. Là aussi le Sgen-CFDT attend les annonces de moyens financiers pour pouvoir mesurer une réelle évolution.
Enfin, le ministère prévoit un relèvement des planchers de gestion de l’IFSE. Là encore, nous ne pourrons juger de l’efficacité de cette mesure qu’une fois les montants connus. Car pour être efficaces, ils doivent être au delà des minima servis dans les académies.
Le Sgen-CFDT a d’ailleurs redemandé d’avoir des chiffres plus précis sur la réalité de l’IFSE dans chaque académie. C’est ainsi qu’on pourra réellement mesurer les impacts de ce qui sera proposé. Nous avons demandé de disposer des montants minimum, maximum et médian des IFSE par académie.
Le Sgen-CFDT a aussi demandé que le dialogue social local sur l’indemnitaire soit ouvert dès aujourd’hui.
Revalorisation pour les personnels contractuels aussi.
Lors des précédents groupes de travail, le Sgen-CFDT a réitéré sa demande de prise en compte des agents sous contrat dans le plan quinquennal de requalification. La multiplication des places au concours interne est un début de réponse puisque les agents contractuels peuvent y participer.
Nous avons toutefois redemandé la possibilité de titularisation sans concours et sous conditions d’agents contractuels. La reconnaissance professionnelle des acquis de l’expérience des agents en poste depuis de nombreuses année et remplissant les mêmes missions que les titulaires doit être prise en compte. Nous continuerons de porter cette revendication.
D’autre part, la mise en place d’un reconnaissance de la catégorie d’emploi occupé, la possibilité de l’évolution de la rémunération dans le temps doivent aussi être mises en place dans toutes les académies.