Le bilan quantitatif du télétravail en administration centrale en 2024

Le télétravail s'installe massivement en administration centrale - la CFDT se félicite de l'aboutissement d'une revendication historique mais ne sous-estime pas le défi que cette hybridation de l'organisation du travail représente pour les encadrants.

 

Lors de la réunion de la formation spécialisée du 9 janvier dernier, l’administration a présenté un bilan « quantitatif » du télétravail très riche d’enseignements.

Le télétravail : un succès indéniable

La CFDT s’est beaucoup engagée pour l’instauration et la généralisation du télétravail en participant à toutes les négociations et signatures des accords Fonction Publique et ministériels sur le sujet.

Nous ne pouvons que nous féliciter, car d’après le bilan quantitatif, le télétravail est un mode d’organisation qui s’est bien installé à l’administration centrale. Le taux de télétravailleurs a connu une très forte progression en 2024 pour s’établir à 80% des personnels de la Centrale contre 50% en 2023.

L’analyse détaillée de la CFDT

Le bilan quantitatif qui nous a été présenté a donc des points très positifs avec néanmoins plusieurs points critiquables.

Les points positifs 

Un succès quantitatif indéniable : nous relevons la forte augmentation du nombre de télétravailleurs qui passe de 1766 à 2829, soit +60,2%.

Les données montrent que toutes les catégories de personnels ont recours au télétravail. Le taux de télétravailleurs est de 52% pour les C, 78,5% pour les A et 79,2% pour les B.  Les encadrants intermédiaires (90%) et les encadrants supérieurs (42,7%) utilisent le télétravail.

Le bilan permet d’identifier une grande diversité des profils de télétravailleurs (6 profils différents).

Le dispositif mis en place par la nouvelle circulaire télétravail de décembre 2023 a de toute évidence permis de la souplesse, avec des profils de télétravailleurs diversifiés. Nous attendons les résultats de l’enquête qualitative pour savoir si cela révèle une conciliation réussie entre le télétravail et le bon fonctionnement des organisations du travail propres à chaque entité de la Centrale.

Rappelons que le télétravail doit être fondé sur le volontariat. L’administration ne peut l’imposer à l’agent ni mettre des obstacles injustifiés quand il en fait la demande.

Le gros des effectifs est à 2 jours de télétravail, mais nous avons des interrogations sur les profils de télétravailleurs à 1 jour : est-ce parce que certaines directions limitent à 1 jour ou font pression pour que les demandes qui vont au-delà ne leur soient pas présentées ?

Une demande forte de télétravail parmi les jeunes collègues

Les taux de télétravail sont de 96% parmi les moins de 30 ans contre 74,6% pour les 50-59 ans.  L’âge n’explique probablement pas à lui seul ces écarts ; les niveaux de responsabilité entrent certainement en ligne de compte. Toutefois, le télétravail est de toute évidence un critère d’attractivité pour les jeunes.

Les points  négatifs 

Certains freins et réticences n’ont pas disparu.

Les taux de télétravailleurs par direction présentant d’importants écarts, ce qui met en exergue hétérogénéité des pratiques.

  • Les refus concernant le passage à 3 jours. Ainsi, une des avancées de l’accord cadre est neutralisée. Le conditionnement de l’octroi d’un 3e jour de télétravail à la production de certificats faisant état de questions de santé est une pratique qui questionne.
  • Des équipements en téléphonie insuffisants.
  • La formation pour les télétravailleurs est à la peine : seuls 43 % des télétravailleurs ont suivi la formation au télétravail.
  • La CFDT avait par ailleurs demandé que l’administration équipe les télétravailleurs d’écran de grand format ; certains collègues ont besoin de cet équipement en raison de leur activité (juristes pour les copier-coller de textes et agents des services RH et budgétaires – tableurs Excel).

La programmation de l’agenda social prévoit un GT sur le bilan qualitatif du télétravail en avril, la CFDT demande que ce dernier intègre une ventilation des effectifs physiques des directions par profils de télétravailleurs.

Ce que la CFDT continue de revendiquer

La CFDT continue de revendiquer une cartographie des activités non éligibles au télétravail avec une possibilité de mise à jour régulière. Ce document nous paraît par ailleurs essentiel dans le cadre des travaux à venir sur le DUERP et sur le plan de prévention.

Pour en savoir plus >> Le bilan complet