A l’éducation nationale : numérique et…. dialogue social

Le numérique dans l'Éducation nationale, ce n'est pas uniquement le numérique éducatif. Ce sont aussi tous les outils de communication interne ou en direction des usagers, les outils de gestion des élèves et des personnels. Ce numérique là pèse fortement sur les conditions de travail...

C’est pourquoi le Sgen-CFDT, syndicat général, s’empare du sujet en donnant la parole à Vincent Larroque, secrétaire général du Sgen-CFDT de l’Administration Centrale.

Vincent Larroque travaille à la Direction numérique pour l’éducation (DNE), au sein du secrétariat des instances stratégiques. Il est ingénieur, diplômé de l’École nationale supérieure d’informatique pour l’industrie et l’entreprise.

L’avènement de la société numérique sonne-t-il le glas du système éducatif, bientôt « uberisé » ? Ou annonce-t-il l’égalité des chances et la réussite de tous les élèves ?

Ce débat, souvent largement idéologique dans l’espace médiatique et la Twittosphère, reste désespérément absent des lieux de dialogue internes à l’Éducation nationale.

Trop souvent, on n’évoque « l’informatique », en Comité Technique ou en Comité Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail CHSCT, que lorsqu’elle dysfonctionne. Les problèmes d’infrastructures, de matériels, de logiciels, et de moyens d’assistance agitent les conseils d’administration, CDEN, CAEN et CSE.

Les échanges ne laissent aucune place au sens, aux objectifs et au choix de la bonne voie de cette transformation numérique que tous constatent sans réellement la piloter.

La transition numérique a un impact sur tous les champs professionnels

Pour la fédération Sgen-CFDT qui a tenu un séminaire de travail sur le numérique éducatif le 29 septembre 2016, la transition numérique a un impact sur tous les champs professionnels et suppose à la fois de se doter d’une méthode de dialogue social et de partager une ambition au sein des instances représentatives.

La méthode comporte à minima quatre exigences.

  • En tout premier lieu, un diagnostic doit être co-élaboré au regard des objectifs de politique éducative, des attendus pédagogiques et de la qualité du service à l’usager.
  • Dans un second temps, il faut organiser la contribution des agents à la conduite des projets d’évolution des processus, des structures et de leur métier.
  • L’évolution du cadre de travail et de compétences doit être accompagnée selon la même logique participative.
  • Enfin, il faut utiliser la force de proposition des professionnels du numérique et leur esprit de coopération.

Parallèlement, une réflexion prospective est à engager concernant les transformations des missions et des métiers.

Comment les plateformes collaboratives et les réseaux sociaux d’entreprise vont-ils devenir l’outil de travail central et quotidien ? Comment les communautés d’usagers peuvent-elles devenir les acteurs déterminants de l’amélioration du service public ?

Gageons que si ce thème risque de ne pas recevoir de réponse convaincante de la part des candidats aux élections présidentielles, il s’imposera aux élections professionnelles de 2018. Il ne reste plus qu’à faire vivre nos propositions… de manière collaborative et toujours démocratique !

Pour aller plus loin :