Résultats de l’enquête Flash : les agents contractuels à l’administration centrale

Qui sont les agents contractuels de l’administration centrale ? Quelles sont leurs conditions d’emploi et de travail ? Quelles sont leurs attentes ?

Au 31 décembre 2024, selon les données de l’administration, l’effectif total des agents contractuels en CDD et CDI à l’administration centrale s’est établi à 790 personnes physiques (hors apprentis, hors vacataires et stagiaires) soit environ 21,5% des effectifs de l’administration centrale, avec les répartitions suivantes : 54% de femmes, 87% d’équivalents catégorie A/A+ (10% cat. B, 3% cat. C) et une répartition à 50% entre CDD et CDI. L’âge moyen des personnes en CDD est de 35 ans, celui des personnes en CDI de 45 ans. En termes de domaines, 26% travaillent dans la direction et pilotage de politiques publiques, 26% dans le numérique/informatique et 16% dans les statistiques. Les agents contractuels représentent 1 recrutement sur 2 en 2025.

Enfin une enquête qui s’intéresse à leur situation !

En avril-mai 2025, notre syndicat a réalisé une enquête via un questionnaire en ligne auprès des agents contractuels de l’administration centrale. Cette enquête a recueilli 261 réponses exploitables soit, rapporté aux effectifs, un taux de réponses de  33%.

Profils des répondants : une majorité d’hommes, de catégorie A et en contrat à durée déterminée

Une forte majorité  de répondants sont en équivalent catégorie A (85%) et A+ (2%). Les catégories B et C représentent respectivement 9% et 4% des répondants, soit une répartition proche de celle de la population des agents contractuels à l’administration centrale. L’âge moyen est inférieur à 40 ans.

Les  hommes (56%) et les personnes en CDD (54%) sont un peu surreprésentée parmi les répondants par rapport à la population générale. 16% des répondants exercent des fonctions d’encadrement.

 

Une proportion significative travaille dans des métiers en tension dans les directions informatique, statistique et juridique

Les répondants exercent leurs activités respectivement dans le périmètre de l’EN (61%), de l’ESR (23%) et du Sports, jeunesse et vie associative (16%). Les principales directions ou services qui les emploient sont la DEPP, la DNE, la DAJ, la DELCOM et le SEMSIRH.

46% exercent dans des métiers dits en tension (numérique/informatique, statistique…), soit une proportion significative. Les métiers cités sont notamment « chef de projet MOA », « Data scientist », « data analyste », « juriste de la protection des données »…

70% des répondants travaillent à l’administration centrale depuis moins de 5 ans.

Rémunération : une insatisfaction qui s’accroît avec les responsabilités et l’ancienneté

68% des répondants jugent leur rémunération en-deçà de leurs attentes. 31% estiment qu’elle est conforme. Moins de 1 % la trouvent supérieure à leurs attentes.

Les métiers dits en tension (informatique, statistique…) améliorent peu la situation salariale perçue (63% en de-deçà des attentes, 34% conforme). Le niveau de responsabilité non plus : en catégorie A et A+, l’insatisfaction concerne 65% des répondants. Les encadrants sont encore plus insatisfaits que les non-encadrants.

La frustration au regard de la rémunération augmente avec l’ancienneté : dès 2 à 5 ans d’ancienneté, près de 71% des répondants sont insatisfaits. L’insatisfaction atteint 75% chez ceux ayant plus de 20 ans d’expérience. Les perspectives salariales sont jugées insuffisantes ou inexistantes.

Pour 67% des répondants, le rythme de revalorisation de la rémunération principale est triennal.

Un bonus présent… mais insuffisant

46% des répondants bénéficient d’un complément indemnitaire annuel (CIA). Les montants sont faibles. Pour 59% des répondants ce bonus représente entre 3% et 4,9% du revenu brut annuel.

Le CIA est perçu comme un bonus symbolique, pas comme une réelle reconnaissance pour 17% des agents qui perçoivent un CIA inférieur à 3% du revenu brut annuel.

Des ressenties de discriminations qui témoignent d’inégalités de traitement

46% des répondants estiment avoir été victimes de discriminations du fait de leur statut d’agent contractuel : 38% quelquefois et 8% souvent. Les compléments de rémunération sont perçus comme inaccessibles, arbitrairement définis voire supprimés pour les agents contractuels.

Par ailleurs, de nombreux agents contractuels déclarent avoir une connaissance plutôt mauvaise (44%) ou moyenne (47%) de leurs droits.

>> Pour en savoir plus

Compte-rendu de la Commission consultative paritaire des contractuels (CCPC) du 16 octobre 2024 

En dix ans, le nombre de contractuels dans la fonction publique a explosé